Je n'avais jamais vraiment écrit sur ce que je fais. C'est chose faite. Je crois qu'il est trés difficile de faire de l'art sans réfléchir à ce que c'est. Aussi ai-je décidé de faire un peu plus de gymnastique intellectuelle, pour me muscler le cerveau, aller plus loin, et surtout donner du sens à mes créations. Mais je me rends compte que ce sport m'est essentiel. Aprés avoir reconsidéré mes visions sur l'art tout en m'étant nourri des cours de pseudo-histoire de l'art de Mr Choullet ainsi que des références qu'il nous propose, je me rends compte de mes erreurs. Oui, je me suis égaré. Mais j'espére prendre une direction nouvelle.
Voici quelques-unes de mes réflexions...
Je cherche à retranscrire un certain malaise, une folie qui me fascine. Je me tourne vers les expressionistes allemands. Mr Choullet dit qu'un artiste ne doit pas s'exprimer, mais doit exprimer une idée. Il soutient en même temps que les grands artistes doivent se trouver, c'est à dire trouver leur propre style. J'ai du mal à appliquer cela . J'ai l'impression que chaque message contient déjà la forme dans laquelle il doit être exprimée. Est-ce parce que j'ai déjà vu beaucoup de maniéres qui mettaient en valeur une certaine pensée? Fonctionnerais-je par clichés encore? Dans le souci de vivre, je dois accepter toutes les commandes que l'on voudrait bien me proposer, et répondre au mieux à leurs exigences. Je dois donc être un bon technicien, apprendre des techniques pouvant me permettre de devenir l'ombre anonyme de l'idée que je suis sensé illustrer. Vers quoi est-ce que je veux tendre? Dois-je encore une fois laisser les rênes de mon destin au hasard que j'oriente vers une sorte d'"aisance matérielle"? Est-ce que je veux être un artiste à proprement dit? Que dois-je faire?
J'ai bon espoir d'obtenir une personnalité picturale, peut-être en mélangeant tous les styles que j'ai adoptés... ou bien en me concentrant sur un seul, qui m'est cher? Oui mais voilà: je ne sais pas ce qui me plait le plus. Certainement pas le... Et merde! Dans chaque répertoire qui ne me plait pas, je trouve certains aspects qui m'obligent à ne pas le citer. Les images que j'apprécie sont de nature tellement diverses que je ne sais plus ou donner du coeur...Il est plus difficile de dire ce que l'on n'aime pas que l'inverse. Proust : « les sensations appartiennent à un monde. Les mots à un autre ». J'aime ressentir, comme tout le monde, des impressions fortes face à une image. Mais l'impossibilité de retranscrire la nature de mon sentiment m'empêche d'atteindre son essence, et de ce fait, sa puissance. Peut-être que les sensations que je voudrais offrir proviennent de ma sensibilité? La sensibilité est-elle le fruit des tumultes de notre passé? Dans ce cas-là, je ne serai pas sensible. Je n'ai rien vécu de particuliérement atroce. La compassion peut-elle alors remplacer les malheurs que l'on n'a pas vécus? Merde encore! Pourquoi chercher à être malheureux?
Pourquoi est-ce que les oeuvres les plus bouleversantes sont également tristes? (La vie est belle de fellini, Guernica de Picasso, Heraklés de Sfar et Blain, l'écume des jours de Vian, les chansons de Gainsbourg, etc...) Le partage de nos pires moments semble être le plus apte à susciter de l'émotion. En fait, c'est encore une fois le contraste créé qui nous emballe. Mais intéressons-nous de plus prés à Guernica: Le contraste est très fort, des gens passent de la vie à la mort dans cette toile. Et la différence principale entre l'émotion produite par une image plutôt que par un texte (ou un film, ou une bd) est peut-être celle-ci: le temps. Picasso appuie sur le passage de vie à trépas. Mort subite. On sent les chevaux et les hommes encore chauds, mais tout prêts à se refroidir. C'est un contraste énorme! Dans les autres formes d'art, la vision en sa globalité de l'oeuvre dure plus, on nous entraine souvent à s'attacher au(x) personnages, et ce n'est que lors des moments forts que l'on obtient une larme (de tristesse ou de joie). Ce qu'il se passe entre ces instants est du gris. Mais finalement, ce qui créée notre émoi est le contraste. Pour pouvoir apporter une différence encore plus grande entre deux valeurs extrémes, il faut les pousser chacune à son apogée. Donc un artiste doit connaître la tristesse pour pouvoir obtenir une réaction de son public.
Voici quelques-unes de mes réflexions...
Je cherche à retranscrire un certain malaise, une folie qui me fascine. Je me tourne vers les expressionistes allemands. Mr Choullet dit qu'un artiste ne doit pas s'exprimer, mais doit exprimer une idée. Il soutient en même temps que les grands artistes doivent se trouver, c'est à dire trouver leur propre style. J'ai du mal à appliquer cela . J'ai l'impression que chaque message contient déjà la forme dans laquelle il doit être exprimée. Est-ce parce que j'ai déjà vu beaucoup de maniéres qui mettaient en valeur une certaine pensée? Fonctionnerais-je par clichés encore? Dans le souci de vivre, je dois accepter toutes les commandes que l'on voudrait bien me proposer, et répondre au mieux à leurs exigences. Je dois donc être un bon technicien, apprendre des techniques pouvant me permettre de devenir l'ombre anonyme de l'idée que je suis sensé illustrer. Vers quoi est-ce que je veux tendre? Dois-je encore une fois laisser les rênes de mon destin au hasard que j'oriente vers une sorte d'"aisance matérielle"? Est-ce que je veux être un artiste à proprement dit? Que dois-je faire?
J'ai bon espoir d'obtenir une personnalité picturale, peut-être en mélangeant tous les styles que j'ai adoptés... ou bien en me concentrant sur un seul, qui m'est cher? Oui mais voilà: je ne sais pas ce qui me plait le plus. Certainement pas le... Et merde! Dans chaque répertoire qui ne me plait pas, je trouve certains aspects qui m'obligent à ne pas le citer. Les images que j'apprécie sont de nature tellement diverses que je ne sais plus ou donner du coeur...Il est plus difficile de dire ce que l'on n'aime pas que l'inverse. Proust : « les sensations appartiennent à un monde. Les mots à un autre ». J'aime ressentir, comme tout le monde, des impressions fortes face à une image. Mais l'impossibilité de retranscrire la nature de mon sentiment m'empêche d'atteindre son essence, et de ce fait, sa puissance. Peut-être que les sensations que je voudrais offrir proviennent de ma sensibilité? La sensibilité est-elle le fruit des tumultes de notre passé? Dans ce cas-là, je ne serai pas sensible. Je n'ai rien vécu de particuliérement atroce. La compassion peut-elle alors remplacer les malheurs que l'on n'a pas vécus? Merde encore! Pourquoi chercher à être malheureux?
Pourquoi est-ce que les oeuvres les plus bouleversantes sont également tristes? (La vie est belle de fellini, Guernica de Picasso, Heraklés de Sfar et Blain, l'écume des jours de Vian, les chansons de Gainsbourg, etc...) Le partage de nos pires moments semble être le plus apte à susciter de l'émotion. En fait, c'est encore une fois le contraste créé qui nous emballe. Mais intéressons-nous de plus prés à Guernica: Le contraste est très fort, des gens passent de la vie à la mort dans cette toile. Et la différence principale entre l'émotion produite par une image plutôt que par un texte (ou un film, ou une bd) est peut-être celle-ci: le temps. Picasso appuie sur le passage de vie à trépas. Mort subite. On sent les chevaux et les hommes encore chauds, mais tout prêts à se refroidir. C'est un contraste énorme! Dans les autres formes d'art, la vision en sa globalité de l'oeuvre dure plus, on nous entraine souvent à s'attacher au(x) personnages, et ce n'est que lors des moments forts que l'on obtient une larme (de tristesse ou de joie). Ce qu'il se passe entre ces instants est du gris. Mais finalement, ce qui créée notre émoi est le contraste. Pour pouvoir apporter une différence encore plus grande entre deux valeurs extrémes, il faut les pousser chacune à son apogée. Donc un artiste doit connaître la tristesse pour pouvoir obtenir une réaction de son public.